Fun fact, donc: j'ai quitté depuis trois ans environ un forum, pour ne plus croiser un malade mental (oui, je suis un validiste psychophobe, je suis sociologiquement le produit d'un espace-temps localisé proto-fasciste où on refuse de troquer la dénomination "handicapé" pour celle de "capable autrement", "simplet" pour "neuro-atypique à haut potentiel", etc) qui m'y harcelait en se persuadant que je le harcelais. Je ne m'y suis jamais réinscrit depuis, et ne m'y réinscrirai jamais. Je surligne car cette précision est importante (voir infra). ça est une évidence hein dis, comme on dit à Bruxelles.
Nonobstant, une fois tous les quatre mois environ, je vais survoler ce forum, par curiosité peut-être morbide, et je tape "jerzy" dans le moteur de recherche pour voir si cet individu est toujours obsédé par ma personne. Et oui, il est toujours obsédé par ma personne. Je sais ainsi qu'il lit mon blog, même à l'abandon, même si je n'y dépose que deux pécales de gate tous les 5 ans. Il éprouve régulièrement le besoin vital d'écrire des messages sur ma vie, ma personne, mes textes, ma malfaisance, tout en se plaignant parfois de mon absence ("Jerzy me manque. J'espère qu'il n'est pas obligé de faire une psychanalyse pour contrôle judiciaire ou en train de dériver dans le delta du Rhin" - 22 juillet 2021). Se rend même à ses heures perdues sur un autre forum (à l'abandon) pour y compléter des notices nécrologiques sur mézigue rédigées par un aut'zig (si si, sous le nom de Bégaudot***). Ce bonheur sans fin, et qui se mange sans faim, de savoir qu'un aliéné, voire plusieurs, quelque part, pensent à vous. Mmh.
*** Je crois que le tournant de son œuvre se situe le
jour où le fauteuil Maurice Caŕème de l'Académie Royale de
Phénoménologie Comparée d'Ixelles lui a été refusé, au profit d'un
philosophe russellien de Waremme, Karl Binamé, dont l'histoire n'a rien
retenu. Il y a eu indubitablement un avant et un après. Sombrant dans la
rancoeur il a, à ce moments et à jamais, renié toutes ses affiliations
politiques passées ainsi que ses disciples.
Pour autant je ne souscris pas à la thèse d'Helmut De Maertelaere qui
affirme la présence d'une coupure épistémologico-émotive séparant
nettement l'inspiration humaniste marxiste de ses débuts tonitruants de
la veine à la fois surréaliste et célinienne de son activisme
cybernetique ultérieur. Les raisons à cela sont multiples, et bien
entendu, tellement surdéterminées qu'il est inutile de les relever plus
amplement.
Passons-les malgré tout en revue, puisque l'obscurité de l'époque nous
contraint à la pédagogie : sexualité à la fois refoulée et sublimée,
incandescence du verbe, d'où jaillissent des braises froides, la notion
innocente que l'imaginaire clôture le réel en le parachèvant, chute du
dodécaphonisme qui se complaira ensuite dans un juridisme tatillon et
victimaire ("le martyre de la raison"), caisse d'allocation chômage aux
mains du complot objectif lacanien-maçonnique, congé-maternité (puis
burn-out) de Sophie qui n'a pas transmis les corrections des interros du
second semestre, illumination nocturne des Fagnes, cette liaison
décevante avec la nièce de Xi Jiping, les flageolets, et enfin Delhaize
qui ne vend plus les Chamonix en Belgique depuis 1993, l'obligeant à de
fastidieux et très prétextuels (autant que ponctuels, et cela de façon
humiliante) colloques à l'ENS sur la littérature du soupçon et le
post-badouissme pour se ravitailler Outre-Quiévrain, où d'ailleurs sa
pensée était commentée et suivie avec attention par la frange la plus
avancée de l'intelligentsia jusqu'à l'émergence du Mouvement des Gilets
Jaunes et à l'affaire Benalla (cf. le fameux débat de Caen, mort-né,
avec Michel Onfray, qui est à notre epoque ce que la polémique de Davos
fut aux années 30, et dont il existerait un film en VHS. - 30 décembre 2021).
(Je cite le tout parce que, pour une fois, c'était un peu drôle)
Bien. J'en viens au motif de cette notule. Hier, je tape jerzy dans l'moteur, et je tombe sur ceci:
6 avril 2022, 15h34:
" Comme Jerzy, Zemmour affiche son numéro partout sur le web en plus ":
tiens, un nouveau type d'argument mensonger, insu de moi, pour justifier en quelque sorte ses harcèlements téléphoniques passés. Mensonger car j'ai dû moi-même lui indiquer l'unique fiche où il pourrait trouver ce fichu numéro. Quand aux appels subséquents non désirés, j'en ai conservé une séquelle post-traumatique telle que j'ai dû résilier mon abonnement à ma ligne téléphonique fixe. It's a fact. Quelle paix, depuis. Intranquille, cependant, car je sais, oh je sais, de cette angoisse tapie au fond de tous les plaisirs, de cette satiété anticipée à l’anse de toutes les tasses, comme l'écrivait Pessoa, qu'un sale jour, une sale nuit ou un sale matin, cet énergumène - dont j'ignore toujours le nom - viendra me hurler ce dernier à la gueule en me plantant 15 coups de couteau dans le bide, après avoir défoncé ma porte et éviscéré le caniche du rez-de-chaussée.
12 avril 2022, 18h11:
"Ok. C'est Jerzy en mode dur d'être aimé par des cons en phase badiouso-macroniste parce que c'est tout ce qui reste.
Salut"
L'amoureux fol éperdu, abandonnique, et de fait abandonné, croit m'avoir reconnu sous les traits morphémiques d'un quidam entéléchique. "Il te manque, hein?" lui susurre un lecteur de Thomas Mann et fin analyste de Ted Kotcheff. Il lui répond: "Non mais je serai curieux de savoir ce qu'il est devenu. S'il a décroché encore plus ou rattrapé un peu le réel. S'il était un vraie personne ou une création de la sureté pour étalonner des logiciels. Comment il a vécu les inondations. Ce que devient l'espace Maurice Blanchot".
Oh! Message cryptique à moi adressé: une preuve qu'il me lit. Vive émotion. (Et j'ai perdu les trois-quart de mes livres dans les inondations, ce qui m'a valu un internement non consenti dans un établissement psychiatrique non loin de Pepinster, passons là-dessus). Le quidam interpelé, dans l'ordre, par le lettré anti-guerre et le malade anti-guérison revient, pour dire:
" Je ne fais que passer. C'est important de se
rappeler de temps à autre à quel point l'humanité peut tomber bas. Il
faut dire que dans ce fil, vous atteignez des sommets de bassesse. Vous
êtes tellement arrogants et sûrs de vos opinions de cuvette de chiottes,
surtout vous deux, les deux dangereux barjots, alors que vous êtes
juste bons à enfermer.
Par contre, je ne vous hais certainement pas. On ne peut pas haïr un détritus qu'on trouve sur son chemin."
Là-dessus, l'inconvalescent réplique:
" Quand je pense qu'il y en a qui ont lu la Critique de la Raison Pure
dans l'ordre par amour pour lui avant d'être abandonnés comme une
vieille chaussette.
Forcément après ça tu disparais 5 ans et changes de nom comme Jean Valjean"
Mmh. ça se décode: Valjean - parce que je suis misérable, et pour le reste il confirme (devant mes yeux impuissants) qu'il se confirme à lui-même que c'est bien moi. Non mais il est grave hein. Car bien sûr je saisis, en pleine conscience, comme disent les anthroposophes, une claire allusion, un narratif comme disent les déconstruits non-derridiens qui peuplent twitter. Un narratif déformé, altéré, défiguré par cette forme de malveillance innée, spontanée et pourvoyeuse de contre-sens sans fin, et qui me rappelle tant de déplaisirs, mélangée à cette sorte de glu psychotique étouffante que je reconnais pour l'avoir fuie à toutes jambes sans demander mon reste ni mes gages. Pouah!
Je n'ai bien sûr jamais recommandé de lire un tel ouvrage "dans l'ordre", et surtout pas dans son intégralité. Au contraire, il m'est arrivé de dire (dans le narratif réel, pas le fantasmé) à quelqu'un qui se targuait d'avoir lu tout Kant, par exemple, qu'il valait mieux - au vu de ce qu'il en racontait - s'attarder longuement, des mois, des années mêmes, sur trois pages, avec l'aide de commentateurs, pour essayer d'y comprendre quelque chose. Ce que j'ai fait moi-même, n'ayant jamais eu la prétention de lire toute la Critique. Du reste, c'est un conseil de pur bon sens, c'est même un geste salubre, de mettre en garde quiconque, face à la certitude d'une saisie totale, de la pénétration sans reste du noumène d'un phénomène qu'on nomme un "tout kant", ou dieu, ou papa-maman-la bonne-et moi. (Ma parole, je suis à nouveau en train de me justifier pour rétablir la vérité, invalider des hallucinations, corriger des contresens et des propos déformés. C'est atroce.)
Conclusion. Est-ce qu'il a... euh, comment il disait, déjà? "rattrapé le réel", c'est ça? Honnêtement, je sais pas. Mais contrairement à lui, je ne suis pas curieux de le savoir.
Bon, le suppo...
(bise à Elmer Gantry)
1 commentaire:
Hé non, l'agression contre toi que tu appelles, stupidement, n'aura pas lieu. Par contre soigne-toi bien, et de préférence ailleurs que sur Internet, tu as l'air d'en avoir besoin.
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