mardi 28 septembre 2010

Toute une histoire...



Bon, je dois préciser que j'ai un début de grippette, donc il se peut que mes facultés rédactionnelles en soient quelque peu altérées.
Alors, qu'est-ce que je fais, quand j'ai un début de grippette? J'essaie de faire diversion, en allumant la télé et en me fadant la rediff d'un talque chaud sur le service public. En tant que cinéphile verviétois. Car je le rappelle incidemment: qu'est-ce qu'un "cinéphile verviétois"? C'est quelqu'un qui regarde énormément la télévision française.
Ce soir et cette nuit, j'ai pas mal regardé la 2. Enfin, regarder, c'est pas le terme, j'écoute, principalement. Le poste est dans la pièce à côté, et pendant ce temps je surfe sur google pour me cultiver. Bien sûr, de temps à autre, je me lève et je passe une tête reniflante dans l'embrasure de la porte, pour bien avoir confirmation scopique qu'un discours de crétin éloquemment sonore, qui m'interpelle chez Calvi, est bien ajusté à une face de crétin éloquente, et ma foi, la fièvre aidant, ça s'ajuste pas mal.

Plus tard, j'apprends que Jean-Luc Delarue est provisoirement remplacé par Sophie Davant.
Sophie Davant, c'est que du bonheur, j'ai l'ai entendu samedi par la bouche de Daniel Guichard chez Ruquier. Et Daniel Guichard, c'est le parler-vrai, y dit ce qu'y pense, et y pense ce qu'y dit. Y a des gens dans la vie qui vous font du bien quand vous allumez le poste. Parce qu'ils rayonnent, y diffusent de la joie de vivre. Sophie Davant, c'est ça, pour Daniel. Sophie Davant, chais pô, c'est cette pudeur, cette simplicité, elle emmerde pas son monde avec ses petits problèmes persos, elle diffuse. C'est pas comme Jean-Luc Delarue, je m'excuse. Jean-Luc Delarue, je vais pas pleurer sur son sort hein. 
Non non non non-non, tututututtt, je vais pas me laisser dicter l'agenda de mes affects quotidiens et hebdomadaires intimes par les petites misères breteastonellisiennes de Jean-Luc Delarue, oh, mais oh.
Le mec qui explique dans son émission d'exhibitionnistes qu'il en est venu à abuser de la schnouffe à force de s'être pris dans la tronche les témoignages de la vraie vie des gens exposée à des voyeurs concernés; déboussolé par la dureté du témoignage de personnes souffrant d'un déni de dépendance affective anorexogène, suite à un inceste sexuel sur le lieu de travail par leur beau-père, patron népotique et pervers narcissique les ayant conduit à une tentative de suicide par barbituriques au terme de huit années de harcèlement moral assorti de menaces téléphoniques nocturnes anonymes, dans l'indifférence générale du délégué syndical scientologue et avec la complicité de leur ex, dépressif sociopathe manipulé par un couple de libres-échangistes membres d'une cyber-secte satanique organisant des tournantes dans une cave louée par un curé pédophile ayant détourné les fonds d'une association caritative destinée à financer la retraite d'intermittents du spectacle travaillant dans un cirque Bouglione à titre de nains cul-de-jatte diabétiques, je dis non. Et je refuse mon empathie. C'est ma liberté de penser. 
Ce soir, Sophie Davant passait son baptême du feu avec une soirée spéciale "amants de femmes mariées". Faut savoir qu'il y a des gens qui souffrent de baiser deux fois par semaine pendant cinq ans une femme mariée qui n'a nullement l'intention de quitter son époux, parce que ça lui donne une sécurité matérielle, et que quelque part, l'amant est partie prenante d'un processus auto-victimaire co-participatif consentant, dans lequel il perpétue une carence affective sur le plan relationnel, qui pourrait nuire à plus ou moins moyen terme à la reconstruction douloureuse de sa personnalité, sans compter les implications dans le passif de sa vie professionnelle, même s'il accepte par ailleurs en connaissance de cause les termes d'un contrat socio-affectif sexuel implicite potentiellement unilatéral dans lequel, au bout du compte, tout le monde y perd parce que personne n'y gagne. Et ça fait des vies détruites par la misère affective dissimulée derrière les gratifications sexuelles dans une garçonnière de luxe au loyer exorbitant.
Et là aussi, je dis non. Je dis qu'on s'en tamponne, je dis qu'on nous agite sous le pif, comme dab, un nuage de fumée destiné à nous empêcher de voir les vrais problèmes concrets. La réalité, c'est qu'il se passe des choses qu'on veut occulter à tout prix.
En ce moment, il y a des problèmes graves dont il faut absolument, par tous les moyens, détourner l'attention du téléspectateur. Des grèves récentes, ayant perturbé les services publics, ont certes fait écran pendant un bref moment, mais sans parvenir à escamoter l'ampleur des faits qui se préparent.
On veut empêcher les gens d'avoir peur.
Alors que selon des faisceaux de concordances inquiétantes, révélés discrètement par le préfet de police, et dont on tente vainement, dans certains milieux médiatiques, de minimiser la portée dans un but d'exploitation politique honteux, la tour Eiffel risque d'exploser en plein Paris sous des charges de dynamite placées par des Romanichels clandestins naturalisés algériens, qui se sont auto-ghettoïsés dans des cités communautaristes autarciques à risques cultivant un esprit anti-français, et instrumentalisés par des trusts financiers luxembourgeois islamistes, dans le but de discréditer, aux yeux de l'opinion médiatique mondiale, les traditions républicaines de l'Etat-Nation français.

On est clairement dans une campagne de diffamation, à l'échelle européenne et même mondiale, des efforts républicains courageusement menés contre vents et marées par le gouvernement de Nicolas Sarkozy, sous les quolibets irresponsables et les points Godwin démagogiques s'additionnant dans un climat de haine anti-française sans précédent.
Évidemment, comme il fallait s'y attendre, la probité d'Eric Besson en a encore fait les frais sur le plateau de Yves Calvi en première partie de soirée, où les attaques politiciennes ont volé à basse altitude. Sans surprise. Technique balisée, téléphonée, de la "tête de turc" providentielle, du "bouc émissaire" jeté en pâture à une opinion publique que la gauche revancharde et impuissante tente de manipuler: plus c'est énorme, plus ça passe.
Heureusement, Luc Ferry et Caroline Fourest étaient là pour faire entendre la voix discordante de la raison, ultimement, au delà de quelques critiques périphériques nécessaires à adresser à Eric Besson, même si ça ne lui fait pas plaisir. Bien sûr, il faut dénoncer les amalgames délirants et honteux, autour du "régime de Vichy" et des "déportations", qui ont été proférés par des instances parlementaires européennes au bord de l'hystérie. Et de quel droit, cette ingérence arbitraire dans la souveraineté d'un État laïque? Le problème, en vérité, c'est que l'Europe n'a jamais pu saquer le modèle républicain de la France, berceau des Lumières, et qui a toujours été à l'avant-garde en matière de terre d'asile et de droits de l'Homme. Et au plan intérieur, les querelles politiciennes fielleuses et partisanes n'ont pas lieu d'être quand l'Union sacrée de la classe politique est exigée par la menace imminente du terrorisme, expliquera sur le plateau suivant Mohamed Sifaoui. Mohamed Sifaoui est un esprit libre mesuré, qui cultive la nuance subtile: d'un côté contempteur sans compromis d'Eric Zemmour (esprit libre laïque qui excite la xénophobie et les guerres civilisationnelles), et de l'autre défenseur ardent de Robert Redeker (esprit libre laïque qui défend la civilisation des Lumières contre l'axe du mal).
Certes, la bonne volonté d'Eric Besson n'est pas en cause, d'ailleurs il était contre la circulaire sur les Bohémiens, rappelle Luc Ferry. Mu par ses convictions républicaines ferventes, il lutte avec courage, et il n'est pas aidé, contre les replis identitaires; il travaille d'arrache-pied à l'édification d'une identité nationale transcendant les communautarismes ethno-religieux pour préserver le pacte républicain universaliste. Mais cette générosité mal comprise est entachée d'idéalisme un peu naïf. Qu'il le veuille ou non, le pacte et le modèle républicains ont été mis à mal, et depuis bien longtemps, sous l'effet de la tribalisation des cités, d'un refus massif d'assimilation, de formes évidentes d'arriération éducative, de conceptions patriarcales phallocratiques archaïques de la famille, et là Caroline a raison, dit Luc. Il faut bien savoir que les rapports de force se sont proportionnellement inversés: avant (du temps de Léon Zitrone), dans les banlieues, c'était le petit noir et le petit maghrébin qui n'osaient pas sortir le soir, de peur de se faire rétamer par les vilains blancs casseurs se déplaçant en bandes. Aujourd'hui (du temps de David Pujadas), c'est le contraire: les victimes d'hier sont devenues les oppresseurs, et les banlieues sont le terrain de guerres ethno-civilisationnelles attisées par des prédicateurs au double langage fourbe. Luc admet lui-même avoir sa part de responsabilité dans l'échec de la politique d'intégration. Il a sous-estimé le problème quand il était à l'Enseignement. L'Universalisme et la Laïcité sont en danger. Et c'est la responsabilité des politiques, aussi. Faudra faire son examen critique, hein. On s'épargnera pas un douloureux bilan. Oh ben, je n'ai pas la berlue: au moment même où je développe cette intuition hardie, qui ne fait pas plaisir à tout le monde, Caroline Fourest est en train de le ré-esspliquer, à 5h38 pétantes, sur la rediff de "vous aurez le dernier mot!", de F.O.G.
Purée, sacrée soirée sur la 2. Placée sous le signe de la pédagogie émancipatrice. Pas de doute, c'est la rentrée, sur la grille et ailleurs. Ouf. Sophie Davant enfoncée sur toute la ligne de coke, au petit matin blême. Bon, allez, clarinase, le suppo, et c'est marre.