Affichage des articles dont le libellé est événements. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est événements. Afficher tous les articles

mercredi 13 mars 2013

La mort des Trucs...



Pourquoi ce long silence? Pourquoi cette retraite scripturale lancinante, souciante, voire insupportable - dommageable surtout pour les exigences et les avancées de la Science Universelle, à laquelle je contribue vaille que vaille dans la solitude la plus ingrate et le je m'en fichisme quasi absolu de mes contemporains? Hm?
C'est que - scuzi de souffrir - je suis passé par une sorte de micro-phase dépressive. Après l'inexplicable et soudaine trépanation de mon Lacie Porsche-truc de 2 To qui contenait plus de 300 films (ainsi que plein de choses inavouables loadées avec une ferveur jésuitique sur le net) dont je n'avais pas encore vu le quart, et que j'avais patiemment choisis et engrangés. A vrai dire, je n'en suis pas encore sorti. Y a un terrible et dantesque acting-out qui se prépare. Je le sens dans les turbines rouillées de mon organisme, au son des os qui craquent et au senti des mystérieuses courbatures qui m'affligent.



Laissez-moi vous raconter l'horrible histoire de ce Lacie, saloperie de chien infidèle.



Réputé l'étalon de sa catégorie, ceci justifiant un coût bonbon, vanté partout, comme par ces vendus pourris de chez "les numériques", ce HDD élégant et classieux, à la coque rassurante toute de métal brossé, inspire la confiance, endort toute inquiétude. Le fourbe.

Fort d'une expérience d'archivage heureuse - et qui dure toujours (qu'à dieu ne plaise, et je touche du bois) avec mes déjà vieux Toshiba StorE-Alu 3,5'' (6 ans, quand-même), remplis jusqu'à la couenne, j'avais rangé au rayon des habitudes obsolètes la gravure sur dvd. Habitudes anachroniques autant qu'insatisfaisantes, monologuais-je d'un ton pénétré ne souffrant nulle contradiction: "je vais pas m'faire chier à compresser des bidules de 7,9 gigas, alors que je peux les mater tels qu'en eux-mêmes l'éternité les fige, à loisir, tantôt sur mon merveilleux écran à rétroéclairage led de 23 pouces et à angles de visions ouverts IPS, tantôt sur la tv via mon précieux moviecube Emtec doté d'une connectique digne de Hal (et d'un DD interne Hitachi, une valeur sûre, si)".

Ainsi archivais-je, tranquille et badin, oublieux de l'oubli, chefs d’œuvre et nanars se côtoyant sur mon Lacie dans la plus parfaite égalité démocratique ranciérienne. Sans même penser à en dresser la liste. Plaisir du choix inspiré dans l'instant non délibéré.
Or j'aurais du. Faire quelques captures d'écran de cette putain de liste. Quelques minutes eussent suffit. Car le trauma suscité par l'extinction définitive de ce Lacie porschiné à la flan a engendré lui-même une amnésie quasi-instantanée de son feu-contenu volatilisé. L'horreur, sans nom. Et j'en témoigne: le Nam, en regard d'une expérience aussi extrême, est une douce promenade champêtre. Là résida ma micro-dépression: dans la suture mémorielle, par laquelle je m'interdis alors, et m'interdis encore, de me souvenir de tout ce que j'ai perdu.
Parfois, ces dernières semaines, je passe en trainant les pieds (et ça fait pfschh pfschh sur le balatum mal ciré) devant les rayonnages de la médiathèque, l’œil torve et éteint, un pli amer sur la commissure des lèvres, refusant de lire les titres des pochettes pour ne pas réveiller cette douleur aigüe. On peut sans crainte parler ici de deuil pathologique. Amenez moi un szondien, que je lui épile les moyes...


De cette épreuve malheureuse, il convient, là encore, de tirer des enseignements positifs. Vous ne le savez que trop bien, car c'est ma devise, "une mauvaise expérience vaut mieux qu'un bon conseil".
Désormais, j'ai pigé, là, c'est bon. Mieux vaut archiver les trucs sur des dvds, même à moitié compressés. Ou alors systématiquement copier ses fichiers sur un disque jumeau que t'allumes presque jamais, pour l'éconono, l'éconono - l'économiser, bordel. Un dvd, ça peut te lâcher, s'effacer, dit-on, dans un avenir encore indéterminé, ou passer sous un pneu michelin, une rappe à fromage... Mais tu perds pas 300 films d'un coup, en 1 seconde.

En plus, j'le sais, maintenant: Lacie, ça fait longtemps qu'y fabriquent plus eux-mêmes leurs disques durs. Y s'contentent de la coque, de laisser son design à je ne sais quel Philippe Starck à la manque ou à ne je sais quel concepteur de décapotables automobiles pour rentiers althussériens au gras bide et aux bajoues flacides. Le disque dur lui-même, ici, c'était un Seagate. Seagate... Laisse moi m'marrer... C'est comme si tu confiais la pratique du concept spinozien de Désir à une oblate infibulée, la direction d'un centre pour l'égalité des chances à Patrick Bateman, l'idée de socialisme à Elio Di Rupo. Ou encore - je sais pas moi - comme si tu attribuais un ministère de l'enseignement à Jean-Claude Marcourt, une chronique d'art à Cédric Wautier (*), un Magritte d'or à Jaco Van Dormael, etc.

Non, Toshiba je dis. Avec un Toshiba, tu sais où tu vas: ça ne paie peut-être pas de mine, mais ça chauffe pas, jamais, pis c'est silencieux. Et à un prix défiant toute concurrence. C'est des gens sérieux, chez Toshiba.



(*)


dimanche 14 octobre 2012

Interlude



... Avant d'imminentes nourritures substantielles et mensuelles.

Parce que, attention, ce n'est pas encore fini. Ah non. J'ai encore des trucs (assez) importants à dire. Et personne m'empêchera de les dire. Ce blog mourra, s'il doit mourir, en même temps que moi, anonyme et solitaire, perdu sur des chemins déserts, inhospitaliers, et un quart d'heure avant sa mort il sera encore en vie, comme disait l'aut'plouc, là.
J'annonce, ici même, quelques uns des futurs sujets qu'il me brûle d'aborder. Premièrement, avez-vous déjà entendu parler des casques anti-bruit peltor optime III (35 db snr)? Si oui ou non, ne vous inquiétez, je vous ferai le topo détaillé, une tranche d'existence vraie, je ne vous dis que ça. Suivront aussi: une auto-interview où je dévoilerai un pan de ma méthode de travail, pour les lecteurs sans talent qui aimeraient s'instruire (en s'amusant - moi, la pédagogie amusante, j'ai ça dans la peau), c'est histoire de rendre service, de servir à quelque chose; de nouvelles chroniques ciné, aussi, où il sera le moins possible question de films, comme dab.

Je précise, là, parce que, récemment, j'ai passé une soirée dans une taverne, avec une jadis-amie à qui j'ai communiqué les données suivantes, que je rappelle à tout qui veut l'entendre et même s'il n'a aucune envie de l'entendre.

Voilà, en substance, ce que je tenais à lui rappeler dans un geste phatique (et rare, pour qui cause à ses contemporains une fois tous les 4 mois. Alors tous les 4 mois, je déballe tout, on peut plus m'arrêter, impossible d'en placer une): 

certes, selon ma propre perception, je suis socialement, économiquement, symboliquement, logiquement, phénoménologiquement, et de bien d'autres manières encore, inexistant; certes je suis à peu près bon à rien dans la vie; certes j'hésite, quand je me lève le soir, entre prendre un aller-simple pour la Sibérie septentrionale et dresser un inventaire des objets usuels et artefactuels qui m'entourent, lesquels m'intéressent bien plus que mes contemporains bipèdes sans plumes (et non, y a pas de honte à le dire: les gens vous disent qu'ils s'intéressent aux gens, mais ils se trompent en raison d'un problème de distorsion cognitive qu'il conviendrait d'analyser, bien que ça ne soit pas trop grave: on peut vivre avec, à peu près normalement, ladite normalité n'étant qu'une somme mal comprise de problèmes de distorsion cognitive); 

certes j'ai très peu existé jusqu'ici - entendons par-là m'individuer (dans un permis de bâtir, construire, entreprendre, un permis de s'autoriser, un plan d'avenir, de carrière, de fuite, un noyau de motivation essentielle dans laquelle on puise la matière d'objectifs opérationnels, comme disent les professionnels de la didactologie utile) - et il est fort improbable à mon grand âge que j'accède à ce type d'existence: pour changer de mode de vie faut déjà avoir un mode de vie, ça me paraît évident, on va pas ratiociner là-dessus des pécales de gate infalsifiables; 

et certes ce n'est pas un problème, au fond et en fait, aussi longtemps que des gens - qui existent suffisamment, en tout cas plus que moi, pour exercer les prérogatives de ce que nous nommerons, en termes génériques, un pouvoir - ne se mettent pas dans l'obligation (salariée ou gratuite) de vous démontrer que vous en avez bel et bien un, de problème; etc, etc.


A ce compte rendu - ne souffrant aucune discussion - de l'état des choses usuelles, inusuelles et artefactuelles qui composent mon inexistence oublieuse, activement oublieuse dans sa passivité fondamentale, de tout ce qui fait passer de l'existence à l'existant, comme disait Lévinas, cette jadis-amie me répondit, là encore en substance:

- "oui mais, tu fais quelque chose dans la vie. D'accord, tu ne travailles pas, mais tu tiens un blog".
- "c'est vrai, je tiens un blog. C'est pas tant que j'aime écrire, et même je peux dire que j'aime pas tellement écrire, je préférerais ne rien écrire. Mais voilà, de temps à autre, je sors un truc ou l'autre, comme ça, sans trop y réfléchir. ça sort parce que ça doit sortir. Et bon, pourquoi pas? Le temps a passé, trois ans, et pas mal de textes se sont accumulés, qui dessinent, peut-être, peut-être pas, une certaine forme de "continuité conceptuelle". Enfin, je crois. Les liens se tissent entre les textes, ça doit être le côté obsessionnel, ruminant ... A propos, tu le lis encore, mon blog - ou du moins tu le parcours de temps à autre, de ci de là?
- "(d'un air vaguement dédaigneux) enfin, c'est surtout des critiques de films, on dirait. Pas tellement des articles de fond, ou à portée générale. Y a plus vraiment de "philosophie" ..
- "Oui, c'est vrai, y a des critiques, de films, mais tu sais, ça parle très peu de cinéma, en fait. C'est un prétexte, si on veut, pour écrire sur autre chose, pas nécessairement "philosophiquement", d'ailleurs. Le vrai mobile de ces textes, c'est, si tu veux, enfin je le pense, c'est comment dire une tentative de faire de l'humour... Le but, c'est de rire, mais bon je sais, c'est pas forcément drôle, pour ceux qui ne trouvent pas ça drôle, bien sûr. En tout cas, moi, ça me fait marrer. Enfin, les textes qui sont marrants..."
- "Oui, sans doute, mais à vrai dire, c'est trop long! Je ne vais jamais jusqu'au bout, désolée, donc je ne sais pas vraiment de quoi ça parle. C'est que tu vois, moi je travaille, j'ai des obligations très accaparantes, des tas de soucis professionnels, bien peu de temps libre... C'est comme ça, tu sais, quand on travaille, quand on a une vie active, une vie de famille, des engagements, on n'a plus trop le temps de lire... enfin, des blogs.
- " Je t'en prie, c'est bien normal, ne te justifie pas. Oui bon, c'est vrai, c'est long, je sais. Je devrais faire plus court, sans doute, pour ceux qui travaillent, qui n'ont pas le temps."

(Je n'ose pas poser la question, la vraie question, qui me taraude: elle lit jamais jusqu'au bout parce qu'elle a pas le temps ou parce que ça ne l'intéresse pas? Ou un mélange des deux: ça n'a pas le temps de l'intéresser, elle est pas assez intéressée pour y donner du temps. Parce que, on peut imaginer, on est en droit d'imaginer que si quelqu'un entame la lecture d'un texte qui l'intéresse en quelque façon, il trouvera le temps de poursuivre. Fut-ce dans un temps différé, ajourné: il se promettra d'y revenir, etc.)


Bref, cette conversation me laissa déprimé. Je me sentais rendu à la vacuité et l'inutilité de ma condition d'inexistant, de chômiste, qu'a tellement - ô tellement - de temps libre devant lui pour graphopathiser (une fois par mois, voire une fois tous les deux mois) des textes bien trop longs pour capter l'intérêt de gens qui travaillent, qui mènent une existence très active, cernée de soucis, d'obligations et de responsabilités.


C'est comme si on me disait, donc: "oui bon tu ne travailles pas, mais tu tiens un blog, au moins, c'est bien, ça, tu as du temps pour ça. Et pour moi qui travaille et qui n'ai pas beaucoup de temps, les textes de ton blog sont trop longs, donc je lis jamais jusqu'au bout."


Voilà, c'est ça. Je dirais bien, en guise de conclusion:

attention, ici, c'est un blog tenu par quelqu'un qui a trop de temps et qui donc écrit de trop longs textes. C'est un blog qui s'adresse à toute personne qui a trop de temps à perdre, ou du moins qui n'est retenue par aucune forme d'obligation, de souci ou de responsabilité. C'est un blog destiné à d'hypothétiques lecteurs qui savent pas quoi foutre de leur temps, et qui pour meubler ce temps libre sont susceptibles de lire mes textes jusqu'au bout, quitte à s'ennuyer ferme.

ça constituera ma mise en garde: vous travaillez, vous avez des soucis, des obligations, des responsabilités dans une vie plutôt trépidante, ce blog ne vous est pas destiné. Ce blog est destiné aux quelques personnes qui, comme moi, n'ont ni obligation ni responsabilité, dont la vie ne trépide pas du tout, ce qui ne les empêche pas d'avoir des soucis. Comme moi. Car cette absence d'obligation, de responsabilité et de trépidations, ça me donne bien du souci.


D'autant que c'est quasiment le contraire: moi, mon problème, s'il fallait vraiment en dégager un, c'est que je n'ai pas le temps, au sens premier, le plus douloureux, existentiel, si vous voulez. Je n'ai pas accès au temps, au devenir, à cet inexistant qui fait ex-sister, et qui, éventuellement, rend libre. Je ne sais pas, je n'ai pas appris et n'apprendrai sans doute jamais comment passer dans, ou par, ce temps qui jamais ne passe ni ne devient, pas plus en soi que pour soi. Je suis prisonnier d'un non-temps fondamental (qui est peut-être le vrai nom du temps), épais, opaque comme le sarcophage d'une antique momie. Un non-temps antédiluvien, pré-historique, immémorial, reptilien, qui n'est pas l'éternité de Parménide, bien sûr. Qui en est bien plutôt la fracturation, l'expulsion, de toute origine. Immobile, il erre. Fracture, expulsion qui ne vont nulle part, n'engendrent ou ne fabriquent nul travail, nulle histoire.


Mais je ne vais pas m'en lamenter outre mesure, car je pense que personne (ce qu'on nomme "les gens", donc) ne dispose du temps. Ils ont bien raison, les gens qui triment, allez, de se plaindre qu'il n'ont pas le temps. Ils ne l'ont pas, c'est sûr., qui le contestera? Mais ils ne l'ont pas davantage que ceux qui sont censé l'avoir, parce qu'ils ne font rien ou triment à ne rien faire.
En gros, permettez moi de simplifier, personne n'a le temps. Y a ceux qui s'en souviennent, parce qu'ils ne font rien plutôt que quelque chose, et ceux qui aimeraient l'oublier, parce qu'ils font quelque chose plutôt que rien.

Je ne parle pas de tous ceux, la majorité écrasante et écrasée, bien sûr, qui est sommée de travailler, brûlant son énergie par les deux bouts de la chandelle, et qui préfèrerait bien légitimement ne pas passer le temps autrement. Je parle de ceux qui vous expliquent à quel point ils aiment leur labeur, un labeur choisi dans lequel ils ont la chance, le privilège, de s'épanouir. On les décrit souvent, et eux-mêmes aiment assez se décrire ainsi, comme des bourreaux de travail. Et dieu sait, vous expliquent-ils, qu'ils ont travaillé dur, avec un soupçon de chance et une louche d'infatigable entrain, pour gagner ce droit de devenir maîtres et possesseurs de leur temps (ainsi que celui des autres, suivant la hiérarchie à laquelle leur maîtrise les destine).

Sont-ils bêtes, fats et veules, et je leur souhaite bien du malheur: ils ne maîtrisent ni ne possèdent le temps, allons. Bien au contraire il fuient, conjurent, redoutent, comme la peste, l'expérience "authentique" du temps. Qui n'est peut-être pas celle dont parle un Heidegger, ou un Hegel. Le temps n'est peut être rien d'humain, ou d'anthropogène. Il ne s'engendre peut-être pas vers l'avenir. Ce temps qu'on dit humain, ou historique, le temps du projet, du travail, de l'action transformatrice du non-temps (celui qu'on dit cyclique), ce n'est peut-être que l'illusion hallucinée de celui qui s'agite en brassant l'air. Et en faisant du bruit. Beaucoup de bruit, même. D'où la nécessité impérieuse d'aborder la question des casques anti-bruit, peltor optime III et autres, détournés de leur vocation première (protéger les travailleurs du bruit des machines).

Derrière ce temps qu'on dit humain, temps de l'à-venir, et qui tente vainement de la masquer, de la travestir, il y a cette zone blanche, cette zone neutre, d'un temps originaire, inqualifiable, opaque, secrètement immobile, tapi dans l'ombre et dont le silence inquiétant se compare à un long mugissement en sourdine: le temps arrêté des momies, qui ne passe pas, non, qui ne passera pas. Il n'est ni le temps de la "nature", ni le temps de "l'homme". Il est un interrègne, un Interland. C'est un temps de l'effondrement, de la pétrification immémoriale. C'est le temps de l'impossible même dont sont tissés tous les possibles et les promesses du possible. Et qui se rappelle au souvenir de ceux qui captent sa fréquence lancinante, discrète, presque étouffée derrière les bruits du sens, de la passion et des travaux.





J'aimerais, pour clore ce billet, citer une info qui vient de me tomber sous les yeux et a retenu en quelque manière mon attention. J'ai trouvé ça sur le site de RTL.be. Histoire de terminer sur un truc intéressant, et d'actualité.


Sean Penn était apparemment en extase devant son ex-femme Madonna lors de son concert à Los Angeles jeudi soir.

CoverMedia |
 
Sean Penn « a porté sa main sur sa poitrine » alors qu’il assistait au concert sexy de son ex-femme Madonna. Madonna se produisait au Staples Center de Los Angeles mardi soir et Sean était au premier rang et au centre. L’acteur de 52 ans et la chanteuse de 54 ans ont été mariés de 1985 à 1989 et ont vécu une histoire d’amour tumultueuse.
Le couple était profondément amoureux même si leur mariage ne fonctionnait pas et Sean n’arrivait pas à ôter ses yeux de son ancienne compagne lorsqu’elle était sur scène.
« Il haletait presque, a déclaré un témoin à Radar Online. A chaque fois qu’elle se projetait en avant ou qu’elle se penchait, il disait : “Oh là ! Je n’en peux plus ! Elle est trop sexy ! ” A un moment, elle a regardé Sean droit dans les yeux, a souri, et a enlevé son pantalon et a montré ses fesses à la foule, mais c’était comme si elle montrait cela à Sean ! Il a ri et il a porté sa main à son cœur comme s'il allait s’évanouir. Elle portait un string noir en dentelle et son derrière avait l’air parfait ! Si lisse et ferme… comme celui d’une femme de 20 ans ! »


Ma foi, comment dire. J'en ai littéralement rien à secouer. A 47 ans, j'ai un derrière qui n'a pas l'air parfait, mais qui l'est bel et bien. Lisse et ferme sous le poil. Une courbe affolante, surtout quand je cambre. Apparemment, ça n'intéresse personne. Tout simplement parce que je n'ai plus trop l'occasion de le montrer ou de l'épiler. Et quelque part, c'est dommage. J'en connais qui pourraient s'évanouir.

 

Là-dessus, je vous dis à plus tard. Je vais me coucher. Il est midi, ce dimanche. Ici, on est allé voter, au Boulevard de la constitution. C'est dans un hall des sports désaffecté, aménagé en bureau de vote. Bon, ok, tout le monde s'en branle.

A très bientôt.

Jerzy P.





vendredi 14 mai 2010

Y se passe des choses...


Je ne sais pas. Comme des signes avant-coureurs d'un bouleversement dans mon existence, la secrète annonce d'un événement considérable. Les événements les plus anodins, d'apparence, prennent une dimension... Je suis aux aguets, c'est dans l'air, ça s'rapproche, c'est sur mes talons. Capter les signes, être aware, saisir le kaïros pendant qu'il est en train de me saisir. La bifurcation adéquate in the right place at the right time. Ce sont des choses qu'on sent. Y a tout un charivari en dedans de soi-même. C'est toute une révolution des cellules qui se met en branle. Quelque chose va viendre. 

Il s'agit de garder la tête froide. Ne pas chercher à induire. Ce serait l'erreur. Car l'évènement n'est pas précédé par sa propre annonce, cela va sans dire. Il s'agit simplement, enfin, faut le dire vite, voire ne pas le dire du tout, de se laisser porter par le flux vibratoire des ondes concomitantes qui concomitent. Le canal est ouvert. Acting is reacting. Ne commencez pas à acter, jusqu'au moment où vous actez. Laissez venir, laissez faire, mais suivez le mouvement, épousez la courbe.
Une activité réceptrice, une réceptivité active.

C'est pas que je veuille m'emballer, mais quand-même, y a des trucs dingues qui n'arrêtent pas de m'arriver en ce moment, je suis submergé par mille et mille interactions qui m'électrisent le neurone. J'avais plus connu une telle activité sensorielle depuis au moins... 10 ans. Allez, on va dire 10 ans.
Parce que j'ai vécu ça, une fois; ça s'est jamais reproduit, mon canal s'est rebouché et c'est dommage. Des synchronicités... Oui, les fameuses synchronicités. C'était comme dans un rêve. Tout arrivait comme si c'était déjà arrivé, tout se mettait en place. C'était comme le déroulement d'un film que je connaissais sur le bout des doigts tout en le découvrant pour la première fois. Tout ce qui était "en moi" était "hors de moi", tout ce qui se passait à l'extérieur était une projection de quelque chose que j'avais à l'intérieur: choses, gens, paroles, paysages, actions. Enfin, bon, ce sont des choses que plusieurs d'entre-vous connaissent certainement. Et ça durait, ça durait... ça semblait ne jamais vouloir s'arrêter.
Alors, ça m'a tellement surpris, cet emboîtement harmonieux, totalement prévisible en même temps que totalement inattendu, cette sensation de "déjà-vu" (à prononcer avec l'accent anglais), persistante, - non, pas de "déjà-vu", en fait, infiniment plus riche: une idée qui ne cesse de s'actualiser intégralement, un désir s'accomplissant perpétuellement, jusque dans les moindres détails, et chaque détail ayant été pensé, conçu, imaginé, fantasmé, auparavant, en un autre temps, en ordre dispersé -; ça m'a tellement effrayé, donc, que j'ai véritablement pris mes jambes à mon cou. Je suis sorti volontairement, à toute allure, du "cadre" où les événements étaient en train de se produire. La quatrième dimension, quoi, ou la cinquième, je sais plus. Et puis, pfft, plus rien.

Mais voilà que ça, je ne dirai pas, recommence, car c'est pas du tout la même chose. C'est un petit peu ça, sauf qu'il n'y a strictement rien de notable qui se passe. C'est même d'une banalité effrayante. C'est le mot juste, pour une fois. Car justement, pourquoi qualifie-t-on la banalité d'effrayante? Elle n'est en rien effrayante, juste ordinaire, pas de quoi casser trois pattes à un canard. Or, ici, elle effraie, presque. Pas qu'elle fasse peur, n'exagérons rien. Non, simplement vécue avec une intensité inaccoutumée.
Quelque chose qui, comment dire, nécessairement arrive, mais on est heureux (et encore, c'est un bien grand mot) que ça arrive. Bien qu'on s'y attende. Il n'y a aucun secret, aucun mystère caché derrière. Et cette absence fondamentale de tout mystère dans l'ordre des choses et des enchainements, c'est justement ça qui vous étonne, vous mobilise.
C'est la routine elle-même qui n'est plus routinière, au point de vous sembler extra-ordinaire. Chaque objet usuel, pour lui-même, vos interactions les plus usuelles à son égard, même répétées, plus généralement les enchaînements de causalité, vous apparaissent dans leur singularité et autant d'événements dignes d'intérêt. Comme si cause et effet ne faisaient plus qu'un, ne se distinguaient plus l'une et l'autre. N'est-ce pas curieux? Vous me direz: ben non, franchement je vois pas, c'est d'une banalité, ce que tu racontes, aucun intérêt, vraiment. Et en un sens, c'est vrai; ça n'a strictement aucun intérêt. Pourtant, ça n'a pas arrêté de la journée.
Bien sûr, c'est sans commune mesure avec l'aventure évoquée plus haut, hélas, trois fois hélas. On en est loin. Y a pas de "déjà-vu" ou de "survenue" ou que sais-je. C'est juste du "vu" et du "vécu". Mais c'est comme des petites miettes de ça - hou là, toutes petites-petites-petites.


Alors. Pas plus tard qu'hier soir. Vers 23h45, pour être précis. Je me rends compte que l'étui à tabac est presque vide. A vue de nez, j'évalue qu'il me reste juste de quoi faire trois tubes de cigarettes.
Et bien ça n'a pas raté. J'ai juste pu en faire trois. Pas une de plus. Pas une de moins. Déjà, étrange.
Je me dis que si je sors dans les cinq minutes, pour me rendre au night-shop - il est à ce moment là 00h15 -, j'y serai à, mettons, 00h25. Considérant que le night-shop est à 5 minutes. C'est exactement ce qui a eu lieu. Mais ce n'est pas tout.
J'entre dans le night-shop. Je dis bonsoir au type. Il me répond bonsoir. Jusque là, c'est normal. Mais voilà que je sors ma carte proton, avec l'intention de vérifier sur le distributeur proton qu'il me restait suffisamment de monnaie. Vérification faite, il me restait 5 euros. Ce dont par ailleurs je me doutais, car j'avais encore la somme en mémoire. Or, l'étui à tabac coûtait 4 € 60 centimes exactement. C'est là que je me suis souvenu de ce fait apparemment anodin: quand je recharge mon proton, c'est presque toujours à la cabine téléphonique qui est deux rues plus loin. Et je recharge toujours pour 5 €. Pour quelle raison? Ahaaa. Justement, parce que sur les cabines, on ne peut pas recharger à moins de 5 €. Or. Pour quelle raison irais-je, en temps normal, c'est-à-dire tout le temps, recharger ma carte proton sur une cabine? Héhéhé... Pour m'acheter du tabac. Vous saisissez le processus? Non, c'est évident; ça fait sens. Ces choses n'arrivent pas par hasard. Moi je dis que les choses n'arrivent pas par hasard. Y a des connexions invisibles. Faut être attentif, c'est tout.

Bon alors je demande: "vous avez du belgam 21"?
Y en avait.
Parce que d'habitude, y en a toujours. Eh bien, cette fois-ci encore, y en avait. Vous me suivez?
Non, mais quand-même. C'est pas moi qui l'invente, ça. C'est des choses réelles.

Mais attendez. 25 mètres plus loin, y a un passage piéton. Que j'emprunte toujours pour rentrer chez moi. A l'aller, je ne le prends pas. Au retour, si. Allez comprendre pourquoi. Bon. Je vais au passage piéton. Et le feu est rouge. Pour les piétons. Mais y a pas de voitures. Aussi loin que je porte le regard, y a pas de voitures. Aussi loin que je tende l'oreille, y a pas de voitures non plus. A cette heure-là, y a jamais de voitures.
Et qu'est-ce que je fais à ce moment là? Mmh? Ahaaaa. Je traverse la rue. A côté du passage piéton. Juste à côté. Comme je le fais d'habitude.

C'est quand même troublant, non?


Je vous tiendrai au courant, bien sûr. Mais je crains que, pffuit.