Herzog a fait des films impressionnants et/ou admirables, de fiction,
de 1968 à 1982 essentiellement. Ce fut sa grande période, ce qui suivra
après ne m'a guère convaincu, si bien que je tends à penser que son
grand Œuvre est désormais clos. On ne peut pas être et avoir été, selon
la formule. J'ai l'impression, certes discutable, que dans le cas de Herzog (et tant de cinéastes qui furent grands dans les 70s), on ne peut avoir déjà fait et faire encore, hélas.
Sa grande idée, qui innerve tout son cinéma, et
recourant bcp au simulacre, au canular même, c'est de souligner tout en les magnifiant l'échec,
la vanité, l'inutilité, de l'expérience dite du "sublime" ou de la "grandeur". Le sublime en
question, s'il existe chez Herzog, tient paradoxalement dans l'échec des tentatives
pour l'atteindre. Le cinéma de Herzog est un cinéma d'ironie. Les deux
figures complémentaires (très souvent morbides) qu'il convoque constamment sur cette échelle de la démesure ou plutôt de la hors-mesure marginale: les géants
(conquistadors, princes, créateurs d'opéra, etc) et les nains (nains,
marginaux, fous, vampires, princes aussi - K. Hauser le simplet
incarnant l'unité du plus petit et du plus grand) échouent également soit dans
leur "volonté de puissance", soit dans leur "rêve de grandeur", et révèlent cette grandeur ou puissance par
l'assomption tragique de cet échec. Le sublime est ainsi dans l'échec du projet autant
que dans sa vanité, et lorsqu'il réussit, il n'est que vanité. Tout est toujours vanité chez Herzog. Le fantasme de la plus grande grandeur s'y égale à la réalité de la plus petite valeur.
Dans Aguirre, le conquérant ne conquiert que du vide, et s'il fondera un royaume sur la terre, c'est, ultimement, le royaume des singes, enfanté dans l'inceste et la dégénérescence. Dans Fitzcarraldo: faire passer un bateau par dessus une montagne, entreprise dont l'ampleur majusculaire n'a d'égal que sa minusculaire inutilité. Ils y parviennent, mais ça ne servira à rien, ça aura juste tué quelques autochtones. Monter un opéra avec Caruso au milieu de la jungle amazonienne, l'opération échoue lamentablement. Tout le film s'achemine vers la fin "sublime", qui est justement que le projet n'aboutira pas, et qu'au lieu de l'opéra convoité, Caruso viendra chanter dans une barque dérisoire cheminant au milieu du fleuve, accompagné par un gramophone.
Dans Aguirre, le conquérant ne conquiert que du vide, et s'il fondera un royaume sur la terre, c'est, ultimement, le royaume des singes, enfanté dans l'inceste et la dégénérescence. Dans Fitzcarraldo: faire passer un bateau par dessus une montagne, entreprise dont l'ampleur majusculaire n'a d'égal que sa minusculaire inutilité. Ils y parviennent, mais ça ne servira à rien, ça aura juste tué quelques autochtones. Monter un opéra avec Caruso au milieu de la jungle amazonienne, l'opération échoue lamentablement. Tout le film s'achemine vers la fin "sublime", qui est justement que le projet n'aboutira pas, et qu'au lieu de l'opéra convoité, Caruso viendra chanter dans une barque dérisoire cheminant au milieu du fleuve, accompagné par un gramophone.
Je précise fictions, plus haut,
parce que les "documentaires" de Herzog, chez moi, ça passe pas. Que ce soient
"documentaires", "pseudo-documentaires" sous forme de "canulars", c'est
allé en s'aggravant. J'avais été impressionné par Grizzly Man, à
l'époque, parce que naïf, j'avais cru que ça évoquait, fut-ce sur un
mode de la "réélaboration", un événement réel. En y repensant, c'était
vraiment abusé, comme dispositif.
Passe encore quand Herzog filme les espaces (la Soufrière, une grotte, etc), même si dans ces cas, sa présence voire son omniprésence, en "off" et/ou dans le champ, sont déjà assez rebutantes. Herzog semble croire, en effet, que son "point de vue" revendiqué, et le commentaire subjectif, comme genre à part entière, qui autorise ce point de vue, est intéressant. Or, faut bien le dire, et en ce qui me concerne, il l'est très peu, et souvent pas du tout. Qu'a-t-il à dire, au fond, de si important, précieux, nécessaire, qui mérite d'être entendu? Je me pose franchement ces questions, car trois fois sur quatre, j'ai envie de couper le son. Sa "vision du monde", ses "opinions personnelles", assénées en permanence, sous la forme d'un "journal intime" ou "carnet de route", c'est le plus souvent un mélange de "philosophie de grand bazar" et de considérations de bistrot. Herzog semble visiblement croire qu'il a des choses à dire, sur des tas de sujets, que son apport discursif personnel apporte une touche singulière qui le met à part de la norme standardisée du docu "tv". Hélas, c'est pas vraiment le cas.
Mais là où ça s'aggrave pour de bon, c'est quand il s'arroge la fonction et le pouvoir de l'intervieweur, qui plus est sur des sujets, encore "extrêmes" (puisque c'est assez sa marque de fabrique), mais "sociaux": là, ça devient franchement insupportable. Il fait à ce point les questions et les réponses, impose autoritairement ses vues, ses jugements, ses "analyses", que les interviewés ne servent à rien, ou presque. Il pourrait tout aussi bien leur dire, 9 fois sur 10: "taisez-vous, c'est moi qui parle".
Il n'y a pas un accueil de la parole, du témoignage de l'autre: c'est toujours une sorte de montage, même quand ça se présente en "temps réel", d'une parole qui ne s'exprime que dans le cadre très déterminé de la "pensée" de Herzog qui, toujours, impose ses démonstrations et ses conclusions. On a vraiment l'impression que Herzog croit que son "point de vue", sa "vision du monde", donc, sont à ce point intéressants et pertinents qu'ils doivent imprégner chaque cm de sa pellicule. Herzog y campe constamment dans une position de surplomb, de maitrise, de pouvoir, de tous ces sujets-événements qu'il survole avec l'aplomb du gars qui a un avis passionnant, édifiant, et décisif sur tout. Alors qu'en fait, y radote pas mal, un peu comme un "vieux con". Je me demande même s'il ne sucre pas un peu les fraises, depuis une bonne décennie...
Alors que ces "documentaires" semblent se vouer à rendre la sensation d'un événement (sous les formes les plus diverses) dont la démesure excède le sentiment et/ou jugement subjectifs (un peu l'expérience du "sublime" au sens de Kant), c'est tout le contraire d'une expérience de l'événement qui nous est proposée. C'est la mise en scène, distribuée, calibrée, contrôlée, intervention et temps de parole des intervenants compris, des "opinions" de Herzog sur ces événements, avec des imgs à la Haroun Tazieff, plus un peu de testostérone.
Y compris voire surtout lorsque leur parole est fragile, ou fragilisée, parce qu'émise en état ou situation de crise, de tension, de désespoir, de drame. Situations et états que Herzog exploite, met en scène, instrumentalise, souvent provoque lui-même, sans vergogne, en maître de cérémonie, à la fois voyeur et exégète des psychodrames qui se jouent sous sa caméra et son micro. Et le plus souvent, ça lui donne l'occasion de livrer ses états d'âme, ses sentiments personnels, ses jugements de valeur, bref son éclairage si précieux et si important sur l'événement qui a lieu. Ce qui parachève la dimension d'obscénité de son dispositif, car le spectateur n'a d'autre alternative que se faire le voyeur et confident consentants d'un spectacle aussi complaisamment orchestré.
On peut sans crainte parler de manipulation d'affects pour un sensationnalisme choc. Le résultat donne à penser: on ne voit pas trop en quoi, finalement, au bout du compte, le produit livré se distingue des pseudo-reportages sensationnalistes et tendancieux proposés par les chaines de télé, Tf1, par exemple. On parle d'images d'une "rare puissance évocatrice", sans doute. J'y vois pour ma part une sorte de mix lourdingue et indigeste entre Ushuaya, Complément d'enquête, Faites-entrer l'accusé, Strip-Tease et ça se discute… Mieux, ces produits du câble américain, où on traque des délinquants, un échappé de prison, un violeur, à pied, à cheval, en voiture, ou depuis un hélicoptère.
C'est un peu les aventures de Tintin version burnée: Tintin en Amérique, Tintin au Congo, Tintin chez les skieurs, Tintin fait de la spéléologie, Tintin dans les couloirs de la mort, Tintin visite des terres dévastées par un tremblement de terre, Tintin visite des terres brûlées par un incendie, etc etc etc.
Passe encore quand Herzog filme les espaces (la Soufrière, une grotte, etc), même si dans ces cas, sa présence voire son omniprésence, en "off" et/ou dans le champ, sont déjà assez rebutantes. Herzog semble croire, en effet, que son "point de vue" revendiqué, et le commentaire subjectif, comme genre à part entière, qui autorise ce point de vue, est intéressant. Or, faut bien le dire, et en ce qui me concerne, il l'est très peu, et souvent pas du tout. Qu'a-t-il à dire, au fond, de si important, précieux, nécessaire, qui mérite d'être entendu? Je me pose franchement ces questions, car trois fois sur quatre, j'ai envie de couper le son. Sa "vision du monde", ses "opinions personnelles", assénées en permanence, sous la forme d'un "journal intime" ou "carnet de route", c'est le plus souvent un mélange de "philosophie de grand bazar" et de considérations de bistrot. Herzog semble visiblement croire qu'il a des choses à dire, sur des tas de sujets, que son apport discursif personnel apporte une touche singulière qui le met à part de la norme standardisée du docu "tv". Hélas, c'est pas vraiment le cas.
Mais là où ça s'aggrave pour de bon, c'est quand il s'arroge la fonction et le pouvoir de l'intervieweur, qui plus est sur des sujets, encore "extrêmes" (puisque c'est assez sa marque de fabrique), mais "sociaux": là, ça devient franchement insupportable. Il fait à ce point les questions et les réponses, impose autoritairement ses vues, ses jugements, ses "analyses", que les interviewés ne servent à rien, ou presque. Il pourrait tout aussi bien leur dire, 9 fois sur 10: "taisez-vous, c'est moi qui parle".
Il n'y a pas un accueil de la parole, du témoignage de l'autre: c'est toujours une sorte de montage, même quand ça se présente en "temps réel", d'une parole qui ne s'exprime que dans le cadre très déterminé de la "pensée" de Herzog qui, toujours, impose ses démonstrations et ses conclusions. On a vraiment l'impression que Herzog croit que son "point de vue", sa "vision du monde", donc, sont à ce point intéressants et pertinents qu'ils doivent imprégner chaque cm de sa pellicule. Herzog y campe constamment dans une position de surplomb, de maitrise, de pouvoir, de tous ces sujets-événements qu'il survole avec l'aplomb du gars qui a un avis passionnant, édifiant, et décisif sur tout. Alors qu'en fait, y radote pas mal, un peu comme un "vieux con". Je me demande même s'il ne sucre pas un peu les fraises, depuis une bonne décennie...
Alors que ces "documentaires" semblent se vouer à rendre la sensation d'un événement (sous les formes les plus diverses) dont la démesure excède le sentiment et/ou jugement subjectifs (un peu l'expérience du "sublime" au sens de Kant), c'est tout le contraire d'une expérience de l'événement qui nous est proposée. C'est la mise en scène, distribuée, calibrée, contrôlée, intervention et temps de parole des intervenants compris, des "opinions" de Herzog sur ces événements, avec des imgs à la Haroun Tazieff, plus un peu de testostérone.
Y compris voire surtout lorsque leur parole est fragile, ou fragilisée, parce qu'émise en état ou situation de crise, de tension, de désespoir, de drame. Situations et états que Herzog exploite, met en scène, instrumentalise, souvent provoque lui-même, sans vergogne, en maître de cérémonie, à la fois voyeur et exégète des psychodrames qui se jouent sous sa caméra et son micro. Et le plus souvent, ça lui donne l'occasion de livrer ses états d'âme, ses sentiments personnels, ses jugements de valeur, bref son éclairage si précieux et si important sur l'événement qui a lieu. Ce qui parachève la dimension d'obscénité de son dispositif, car le spectateur n'a d'autre alternative que se faire le voyeur et confident consentants d'un spectacle aussi complaisamment orchestré.
On peut sans crainte parler de manipulation d'affects pour un sensationnalisme choc. Le résultat donne à penser: on ne voit pas trop en quoi, finalement, au bout du compte, le produit livré se distingue des pseudo-reportages sensationnalistes et tendancieux proposés par les chaines de télé, Tf1, par exemple. On parle d'images d'une "rare puissance évocatrice", sans doute. J'y vois pour ma part une sorte de mix lourdingue et indigeste entre Ushuaya, Complément d'enquête, Faites-entrer l'accusé, Strip-Tease et ça se discute… Mieux, ces produits du câble américain, où on traque des délinquants, un échappé de prison, un violeur, à pied, à cheval, en voiture, ou depuis un hélicoptère.
C'est un peu les aventures de Tintin version burnée: Tintin en Amérique, Tintin au Congo, Tintin chez les skieurs, Tintin fait de la spéléologie, Tintin dans les couloirs de la mort, Tintin visite des terres dévastées par un tremblement de terre, Tintin visite des terres brûlées par un incendie, etc etc etc.
10 commentaires:
Et Le pays du silence et de l'obscurité, alors ?
Je comprends ce que vous voulez dire sur ce problème d'un égo qui mortfierait l'image documentaire. Je trouve aussi, parfois, que cet aplomb paralyse son cinéma. Mais il me semble également qu'il peut s'agir, de temps en temps, d'un moteur : celui de la confrontation disons. Se confronter aux choses vues. Entrer dans l'image (par la voix-off, je le reconnais, c'est souvent épuisant). Mais en même temps c'est ce même mouvement qui génère un film comme Fitzcarraldo : se confronter concrètement, physiquement, à cette histoire d'un bateau qu'on hisse au sommet d'une colline.
Je suis d'accord avec vous : le bateau au sommet de la colline....
un déchaînement d'une grande paresse contre Herzog, texte sans intérêt.
Bonsoir asketoner. J'aime bien vos textes sur Herzog, j'en conseille parfois la lecture sur des fora.
Pour le reste, veuillez m'en excuser, je ne vois pas trop où vous voulez en venir. Tout d'abord, je ne parle pas tant "d'ego mortifiant l'image documentaire" (ça, c'est votre re-traduction de mes propos), que d'imposition, par le commentaire, d'une "vision du monde", personnelle ou non, pontifiante surtout, et dont je pense qu'elle ne présente aucune espèce d'intérêt. Ce n'est pas exactement la même chose...
Ensuite, je parle, ici, de l'usage de la voix-off, de dispositif d'interview, de la manière dont les interviewés, dans leur parole même, sont mis en scène, et de "documentaires" qui n'en sont pas, bien sûr (et ce n'est pas le problème: je n'ai aucune conviction d'aucune sorte à propos d'un genre qu'on nomme "documentaire", pas plus que je ne pense que Herzog a l'ambition d'en faire). Je ne vois donc pas bien le rapport avec Fitzcarraldo, qui est un film de fiction, et à ce titre n'engage pas les questions particulières que je pose ici au sujet du "commentaire subjectif".
Je vois moins encore ce que vous entendez, au juste, par un "moteur", ou une "confrontation aux choses vues": idées tellement générales et vagues qu'on pourrait les appliquer à peu près à toute la cinématographie existante depuis les frères Lumière, au moins, et la première empreinte de main humaine dans la glaise, au plus, en passant par les fresques pariétales...
Il est cependant clair - et là je suis d'accord aussi, comme Anonyme, sur votre proposition de lecture assez stimulante: à savoir qu'un film comme F. est généré par un mouvement consistant à concrètement, physiquement, se confronter à l'histoire d'un bateau qu'on hisse au sommet d'une colline. Il me semble bien que c'est le cas, de la même manière qu'il me semble - tout bien considéré - que "Monte là dessus", avec Harold Lloyd, se confronte concrètement, physiquement, à une chose vue, en l'occurrence un gratte-ciel sur lequel il se hisse, et que c'est ce mouvement même qui génère le film...
En y réfléchissant bien, et dans un état autre que l'épuisement psychique dans lequel vous me trouvez présentement (car tout effort de début de conceptualisation me coûte physiquement et concrètement, même si ça constitue un moteur pour moi), je crois que je pourrais citer d'autres exemples...
Néanmoins, merci pour votre feedback sympathique. N'hésitez pas à repasser, j'adore "communiquer", surtout pour ne rien dire :-)
Vous m'en voyez fort affecté, car je suis un bourreau de travail.
Ce jugement sans appel, et traumatique, tombe à pic, car j'ai un autre texte sans intérêt sous le coude, qui se présente comme la suite d'une enquête épistémologique de haute volée sur l'état de la "critique", vue par un paresseux déchaîné. Car la grande paresse, toujours, se déchaine.
C'est pour la Saint Sylvestre, pas avant. Il faut bien que je me repose un peu, quand-même.
(PS: mec qui signe "burdeau"...
Comme si la seule mention paresseuse de ce nom devait donner un poids intimidant, fracassant, que sais-je, à cette précieuse information. C'est bien trop d'honneur pour une telle indignité. "burdeau", pourquoi pas "jason bourne"... Il est burné le burdeau. Faut en avoir une sacrée paire, pour se sentir d'aller régler son compte, comme ça, paf, en une ligne, à un misérable blogueur anonyme n'affichant aucun lien.
Et n'ayant même pas de compte facebook. Comme les tueurs en série. Car des études scientifiques récentes, et sérieuses, tendent à établir que les quidams qu'ont pas de page facebook sont des assassins en puissance. Y a du vrai. Les entreprises inscrivent désormais cette question dans leurs formulaires de candidature: "êtes-vous inscrit sur facebook?". Moi, je comprends ça. Si je suis pdg d'une maison sérieuse, je vais quand-même pas embaucher un gnouf asocial-borderline qui va foutre du sang partout sur la moquette de la salle de debriefing.
C'est la nouvelle mode, donc. Des professionnels salariés de la "critique", en manque de reconnaissance, s'invitent chez des blogueurs borderline, qui se couchent à 10h du matin, pour les édifier sur l'intérêt ou le non-intérêt de ce qu'ils écrivent... Et moi j'dis: attention! Vous jouez avec le feu... Vous ne connaissez pas mon dossier médical.
"burdeau", oui, j'ai lu ce nom, prononcé dans quelque forum, à la sauvette. En dehors de ça, un nom, une signature, un identifiant cadastral qui ne m'évoque pas plus, ni moins, que la mention "Marcel Dugland" ou "Germaine Trougnard"... Je lis pas les revues de cinéma, j'en ai jamais acheté.
Mais en effet, mon attention ayant été mollement attirée, de ci de là, par l'une ou l'autre vacuité proférées chez Cécile, "au bas mot" (cad au mot bradé, valeur de sens = zéro) par quelques "critiques" pénétrés, semble-t-il, de la conviction mystérieuse que ce qu'ils racontent pourrait rencontrer l'intérêt d'hypothétiques lecteurs, oui, je vois à peu près vaguement qui ça représente.
Et je dois dire, très honnêtement, que le concept de "Paresse", accolé à la mention du morphème "Burdeau", ou d'une imitation (aisément reproductible) de ce morphème, ça ne manque pas de sel. On en recause, à la Saint-Sylvestre. Marrade garantie.)
Hello Jerzy,
=>"J'avais été impressionné par Grizzly Man, à l'époque, parce que naïf, j'avais cru que ça évoquait, fut-ce sur un mode de la "réélaboration", un événement réel."
, dis-tu plus haut.
Je suis pas sûr de comprendre: est-ce que le film n'évoque pas le destin "réel" de Timothy Treadwell?
PS: je me permets aussi d'attirer ton attention sur un point tout à fait capital: la construction du type "fut-ce", que tu sembles particulièrement priser.
Comme je sais que tu aimes le beau style au moins autant que la précision, fût-elle simplement orthographique, tu te réjouiras d'apprendre que cette construction correspond à l'expression parataxique de l'hypothético-concessif, et, selon un usage rigoureux de la langue, ne tolère donc ici que l'imparfait ou le plus-que-parfait du subjonctif, reconnaissables à leur accent circonflexe, qui permet de les discriminer d'un ordinaire passé simple de l'indicatif, dont l'élégance est loin d'être aussi évidente.
On écrira donc:
"J'avais cru que ça évoquait, fût-ce sur un mode de la réélaboration, un événement réel."
Voilà un point qui méritait d'être éclairci en toute rigueur, en eussions-nous été à l'heure de la tisane et du suppo'.
Je te remercie, Anonyme, pour cette précision. Enfin un msg constructif où j'apprends des trucs. lol.
J'en prends bonne note, et vais de ce pas procéder aux corrections ad hoc. J'use et abuse, il est vrai, de cette tournure désuète. Voilà ce qui arrive quand on veut faire le malin: il y a toujours un petit couac qui traine quelque part, venant rappeler des origines roturières qu'on aurait voulu dissimuler sous une apparence de rigueur et de distinction.
PS:
"Je suis pas sûr de comprendre: est-ce que le film n'évoque pas le destin "réel" de Timothy Treadwell?"
Je ne suis pas sûr de comprendre non plus. Ce Timothy Treadwell, "de son vrai nom Timothy Dexter" (dixit wiki), c'est pas juste un fake de potache, alors? J'ai rien contre les canulars, bien sûr. J'en suis même fan, j'adore qu'on me balade, avec ou sans Bruno Schleinstein (qui était bien "réel", lui). Je préfère cent fois un Grizzly man aux autres "docus" pseudo-sérieux de l'ami Werner, qui a bien le droit de s'amuser en nous amusant (et dont je re-précise - même si tout le monde s'en tamponne à juste titre - que je suis un fervent admirateur, et de longue date, de sa "grande période").
J'ai sillonné en tous sens google & google/images, avec une mollesse qui déshonore clairement toute méthodologie scientifique digne de ce nom. Et je n'ai trouvé, hormis les références à TD, homme d'affaire excentrique (1748-1806), aucune source véritablement externe au film de Herzog.
Pas la moindre trace d'archive sérieuse au sens de "sérieuse", mais suffisante pour abuser un spécialiste de Herzog comme asketoner, qui a perçu que H. touchait, dans cette évocation "fascinante" de la vie de TD, je ne sais quel "point sublime" comparable aux "moments dépressifs de la pensée nietzschéenne". "Offrant", qui plus est, "au spectateur un surcroît de lucidité". Dis, asketoner, moi quand j'ai des moments dépressifs zarathoustriens, je manque de lucidité: je tends à confondre ma morne existence avec celle d'un ex-surfeur fantasque, volubile, bronzé & charismatique ;-)
Il y a évidemment le site "grizzlypeople", qui se présente comme la poursuite de l'effort de TT/D pour la préservation des g. et de leur habitat, ainsi que des notices bio fleurissant un peu partout, nous renseignant sur la destinée hors-normes de TD. Qui osera douter que c'est une composante obligée, et classique, de tout canular qui se respecte?
S'il y a un spécialiste éminent de TD, sa vie & son œuvre, qu'il se fasse connaître ici même, et je ferai amende honorable.
Cher Jerzy,
Sans chercher trop longtemps, je trouve un article de Vanity Fair, daté de mai 2004 :
http://www.vanityfair.com/culture/features/2004/05/timothy-treadwell200405
Ou cet autre, du Los Angeles Times, de décembre 2003:
http://articles.latimes.com/2003/dec/14/magazine/tm-treadwell50
Ces deux articles sont antérieurs au film d'Herzog.
Je n'avais jamais pensé, avant de te lire, que ça pouvait être un canular, mais je ne trouve pas vraiment de raisons de le supposer.
Ton dévoué anonyme.
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