Un des derniers plateaux de Taddéi.
Sur la fin, il reçoit Maïwenn pour son "polisse", ne tarissant pas d'éloges, sous le charme jusqu'à l'extase:
"'c'est la première fois dans l'histoire du cinéma, non, qu'on fait un film qui ressemble à ce point à la vie? ça dure deux heures, mais on a l'impression qu'on pourrait ajouter une heure de plus et que ça ne changerait rien. Y a pas de début, y a pas de fin. Et à la fin, on voit pas le mot "Fin". Vous ne pensez pas qu'on n'a jamais proposé un film qui se rapproche autant de la vraie vie?
(Le film en question, on en donne la B.A. Des tranches de vraie qui font tellement "vrai" qu'on dirait un mix de Julie Lescaut, L627, Navarro et inspecteur Moulin, )
Maïwenn: "oh ben non hein, y en a plein qui ont fait des trucs comme ça, déjà. Par exemple, Altman. J'ai bcp revu, pour faire mon film, "short cuts", que j'adore."
Taddéi: "oui, short cuts, une adaptation des nouvelles de Raymond Carver. Des tranches de vie, c'est vrai, sans début ni fin. Mais comment expliquez-vous que dans votre film, ce soit si vrai, si proche de la vie?"
Maïwenn: "oh ben si ça fait tellement vrai, c'est juste parce que les acteurs jouent trop bien hein."
Taddéi: "ah ça, donc, ah oui".
Maïwenn: "ben oui, c'est proche de la vraie vie parce que c'est une fiction où les acteurs jouent très bien."
Taddéi: "en effet, ils sont tous formidables. Petit extrait. (Viard et Joeystarr au bord de la crise de nerf. Au milieu, plein de pédophiles et d'enfants abusés. Un rythme trépidant, nerveux, caméra à l'épaule. On pense à un Derrick survitaminé supervisé par Ferrara).
Plus tard, il reçoit Béatrice Uria-Monzon, la plus grande mezzo-soprano de l'histoire de l'univers. Qui triomphe dans Carmen.
Extraits.
Taddéi: "c'est un métier très dur. Bcp plus dur que chanteur ou chanteuse de Rock. La critique et les fans sont impitoyables, alors qu'en rock, les fans vont voir le chanteur au concert, et même si c'est mauvais, ils sont contents parce qu'ils aiment le chanteur. Alors qu'à l'opéra, si vous êtes mauvais, on se fait siffler, puis la critique vous descend en flamme."
Béatrice U.M.: "oh c'est pas si différent, prenez Amy Winehouse par exemple. Sur la fin, elle se faisait pas mal siffler, le public était pas content".
Une intervenante: "oh oui mais non, Amy Winehouse, c'était parce qu'elle annulait tout le temps ces concerts à la dernière minute. Une fois, ça va, deux fois, bon, encore, mais à la dixième fois, le public en a un peu assez, quoi."
Un intervenant: "oui mais là, elle est annulée pour de bon, donc, plus trop de problème."
Après la chanteuse, Taddéi s'adresse à un autre intervenant: "qu'avez-vous envie de dire pour conclure?"
- "Eh bien, on a beaucoup parlé de politique dans cette émission, mais j'ai envie de dire que c'est la beauté qui sauvera le monde, comme disait Camus."
Taddéi: "ah mais pardon, excusez-moi, est-ce que n'est pas plutôt André Breton qui a dit ça?"
L'intervenant: "oui, bon, enfin, c'est un André aussi, alors ça va."
5 commentaires:
Je suis d'accord avec vous. Taddéi est un grand cinéphile et sait parler de cinéma. C'est rare au jour d'aujourd'hui, et de demain aussi. Prenons-en de la graine du mulet.
Vous plaisantez, sans doute? Je reconnais votre ironie habituelle. Je commence à vous connaître, mon ami. Vous êtes décryptable, et je décrypte. Donc, je vous ai décrypté. C'est logique. Sinon, à quoi bon la pensée ici? A rien, et vous en êtes la démonstration. My Wain vaut plus que vos sarcasmes. Avez-vous d'ailleurs été voir le film? Avant de critiquer, faut d'abord avoir vu, non? Ca aussi, c'est logique! Mais peut-être n'acceptez-vous pas la logique? Alors, nihiliste, peut-être?
Vous avez peut-être vu mais pas lu, qui est My Wain?
Bonjour monsieur, ou madame.
J'ai vu les précédents films de Maïwenn, je les connais très bien, les ai appréciés, et pourrais vous en proposer une analyse détaillée, si je n'étais occupé de considérations encore plus inutiles.
Si vous me pressez d'en dire quelque chose, à brûle pourpoint, je vous répondrais que Maïwenn est une ex-petite fille bien malheureuse, mais qui se soigne en pardonnant à tout le monde. Instrumentalisée par une maman actrice schizophrène qui voulait absolument la transformer en Shirley Temple, elle surmonta un premier temps ce trauma originaire en se lançant sous les feux de la rampe, pour un exorcisme libératoire. Elle joua cependant de malchance, poursuivie par un fatum inquiétant: repérée puis abusée par Luc Besson - aka wolf-man - qui la prit pour une minimoy. Pour s'en sortir, elle décida de réaliser un vrai-faux reportage psychodramatique sur le père fouettard, puis de devenir la plus jolie petite fille du bal. Le bal fut une réussite. De tout Paris, on se pressa pour venir l'admirer. Enfin reconnue, elle put réviser ses ambitions artistiques à la hausse, vers un cinéma davantage préoccupé de sociologie et de l'état du monde contemporain.
Sortit alors "polisse", cri d'amour déchirant et bouleversant, adressé à tous les enfants qui souffrent, même en dehors du milieu du cinéma, en même temps qu'ode libertaire à tous les inspecteurs Derrick et Navarro déguisés en papas et mamans Noël, nous protégeant, parfois au mépris de leur santé, des vilains spykopats-sociopathes hantant les zones sub-urbaines.
J'ai bon, ou je suis complètement à côté de la plaque en or?
Sinon, le texte ci-haut ne concerne pas du tout Maïwenn, pas plus qu'il ne proposerait une "critique cinématographique" quelconque de son dernier film que je n'ai pas (encore) vu. Mais que je louerai certainement dans les mois qui suivent.
Le thème en est le "talk-show" en général et André Camus en particulier. C'est dans ces directions que je vous inciterais (si je devais vous inciter à quelque chose) d'orienter vos recherches en cryptologie décryptable.
Cependant, ne prenez pas trop à cœur ce genre de problématique: vous ne trouverez sur ce blog aucune forme sérieuse de crypte.
PS: du moins si vous êtes sérieux. Si vous plaisantez, c'est autre chose, et dans ce cas faites comme si je n'avais rien dit.
Cordialement
Ah c'est bien ce que je disais! Vous n'avez même pas vu le film et vous le critiquez. Alors, je ne sais pas si vous êtes sérieux, mais une chose est sûre: vous dites les choses sans les avoir faites! Et qu'est-ce que ce André Camus vient faire dans cette histoire? Lui aussi a parlé du film polissier sans même l'avoir vu? Encore un qui parle pour ne rien dire. On dirait bien. Et pourtant il y a tellement de choses à dire. Les services publics sont en grève, par exemple. Et les JT de La Une ne font rien qu'à dire qu'il n'y a pas de raison de faire la grève. Sans parler des chômeurs, des profs, et de tous les autres qui sont épargnés pour le moment et qui vont recevoir la douche écossaise plus tôt que plus tard. En tout cas, ça arrivera quand ça arrivera. Mais ça va arriver, c'est sûr. Et quoi? Vous n'en parlez pas? Il faut que vous attendiez un film de votre réalisatrice transformée en bouc émissaire? Je ne comprends pas.
Bonne soirée, monsieur.
Jeffrey
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